L'Ardéchois, par Pascale E

L'Ardéchois, par Pascale Ebner

 

On ne change pas une équipe qui gagne ! Forts de cette certitude, suite à notre participation au Festival des Templiers, Nadia, Muriel, les Desanois et moi avons fait un beau programme de trails pour cette saison 2015-2016. Je vous passe les « petits » trails régionaux, et nous nous retrouvons le week-end dernier à Desaignes, petite commune d’Ardèche pour le fameux Trail de l’Ardéchois. J’étais bien décidée, cette fois, à courir la version longue (57km), ayant dû par deux fois bifurquer sur la version courte (36km).

L’équipe qui gagne avait quand même un coup dans l’aile puisque Nadia, s’étant blessée à Auffargis, n’a même pas pu venir faire du tourisme, et Muriel n’avait toujours pas retrouvé sa forme olympique. Mais le renfort est arrivé avec Catherine et Philippe Laurent.

Nous voici donc 4 parmi la foule, au départ samedi matin, sous les vivats de nos groupies Muriel et Catherine. Le ciel est plutôt clément et on a même du mal à croire la météo qui annonce des pluies ! Pascale D. et Philippe L. partaient pour 36 km alors que Philippe D. et moi partions a priori pour le 57 (Pascale et Philippe, les prénoms originaux des années 60 !). Pascale D., stressée par sa barrière horaire à 10km nous place dans le premier tiers du peloton, et ça ne loupe pas, je me laisse entraîner par ces coureurs qui vont beaucoup trop vite pour moi. Est-ce dû à cela ou à la fatigue accumulée ces dernières semaines, mais je trouve cette première partie du trajet très éprouvante. Quand ça monte, en mode marche avec l’aide des bâtons, ça va bien, quand ça descend, c’est plutôt sympa, mais le plat, où il faut courir, c’est affreux ! Je me sens extrêmement fatiguée, et ne rêve que de m’allonger pour dormir.

Je rattrape Philippe D. assez vite, il a mal à une jambe, ce n’est pas de bonne augure… J’atteins les éoliennes et la barrière qui fait tant peur à Pascale, et je continue tant bien que mal. Le paysage est magnifique, il ne pleut pas encore. L’arrivée sur Rochebrune est à couper le souffle !

J’entends et je vois Muriel et Catherine de loin, ça fait du bien. On échange quelques mots, je leur fait part de ma fatigue, et je repars. La descente, avant le passage de la cascade, est toujours aussi technique. Je n’ai qu’une hantise : il ne faut pas que je craque au 29ème km, là où on peut bifurquer sur le 36 ! Je finis par arriver au ravito où m’attend une belle surprise ! Muriel et Catherine sont là malgré le froid, le vent et la pluie qui s’annonce, c’était pas prévu, mais quel bien ça fait ! A ce moment-là, ça va un peu mieux, le flux des doubleurs a un peu diminué ! J’apprends que Philippe D. a été contraint d’abandonner, dommage ! et que Philippe L. a toujours bonne allure.

Me voilà repartie sous la pluie, ce km29 semble vraiment loin. Il faut de nouveau revenir sous les éoliennes et après ça descend paraît-il… En tout cas, je me promets une chose, si j’arrive à la bifurcation avant l’heure fatidique, je fais une pause, je marche, enfin bref plus rien ne m’obligera à me faire mal en courant. Je finirai toujours par arriver ! La voilà enfin cette fameuse descente qui va jusqu’à l’arrivée du 36km... et voilà la bifurcation, il pleut. Pas d’hésitation, je file à gauche, c’est-à-dire que j’opte pour la version longue. Aussi incroyable que ça puisse paraître, le fait de ne pas avoir craqué me redonne de l’énergie et je n’ai même plus envie de m’arrêter. Les coureurs sont maintenant très dispersés, et je ne vois pas grand-monde jusqu’au ravito suivant (36 km), d’où je repars avec un petit groupe, qui finit par s’effilocher, certains montant ou descendant mieux que d’autres. Un coureur m’avertit : deux petits raidillons, et les descentes associées, puis la fameuse montée sur Rochebloine avant la descente finale. Les choses se passent plutôt bien pour moi maintenant, ma technique de bâtons est au point (un coup entre les doigts de pieds des concurrents !) et je gagne pas mal de place dans les montées, heureusement pas toutes reperdues dans les descentes ou le plat (quand il y en a). J’imagine avoir enfin semé une concurrente avec laquelle on joue au yoyo, je la double dans les montées et les descentes techniques, elle me rattrape sur le reste. Mais là, dans cette dernière montée, elle me dit qu’elle n’en peut plus, et elle est encore loin du sommet. Il n’est pas si facile d’accès ce sommet, au milieu des touffes de bruyères et de callunes, qui griffent un peu les mollets. Il ne reste plus qu’un pan de mur de ce qui fut un château. Mais de là-haut quelle vue à 360° sur la région… cependant on ne s’y attarde pas car on a vite froid. Encore quelques petits replats, bosses et la descente vers l’arrivée commence. Elle est longue, mais peu technique, et c’est avec une désagréable surprise que je vois surgir ma concurrente attitrée à moins de 2km de l’arrivée. Zut alors, j’essaye d’accélérer un peu avec un succès mitigé, mais elle, elle a des ailes, c’est pas possible ! On double une traileuse qui attend son compagnon visiblement mal en point. Au passage elle nous demande dans quelle catégorie on joue. Pas de chance, on est toutes les 3 dans la même… elle hésite : elle essaye de garder sa place, ou elle reste avec son partenaire ? Finalement, elle choisit la solidarité. L’écart se creuse entre ma concurrente et moi, à son avantage, bien sûr ! L’arrivée est très proche, le pont du Doux à traverser, et la remontée dans le village. J’avoue que je marche juste après le pont afin d’avoir encore quelques forces pour courir quand j’apercevrai la foule en délire. Je ne crois pas si bien dire, dès que je passe le virage, j’entends les hurlements d’encouragement de Pascale et Muriel doublés par un porte-voix ! Ca booste ! Muriel m’accompagne sur les dernières dizaines de mètres, vraiment sympa !

Mais la déception suit : je ne pourrai pas compléter mon service d’assiettes Ardéchois, car la tranche de bœuf à la broche est maintenant servie dans un plateau jetable, tout se perd ! Déjà qu’on n’a pas eu de tee-shirt mais un simple énième buff ! C’est décidé, je ne le referai pas, 2 fois le 36 et 2 fois le 57, ça ira bien.

 

 

 

 

 

 

 

 
Foulée Royale - 9 Juin
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