La course farpaite

Par Romain Hude

 

 

 

Après un petit détour, bien agréable, par le trail, je revenais ce dimanche en terrain connu avec un 10km sur route. But avoué de cette opération : valider ma bonne forme du moment et tenter un record sur cette distance. C’est cette aventure exaltante que je m’en vais vous conter cette fois-ci, en utilisant le présent, comme il est de mise dans ce type d’exercice.

Montigny-le-Bretonneux, ville nouvelle-nom à la con, accueille ce dimanche matin 400 valeureux sur la distance reine des 10km. Plusieurs bonnes surprises pour commencer : il ne pleut plus, le parking est vaste, et les toilettes le sont aussi.

En chemin vers la salle de retrait des dossards j’aperçois Nico, Ilyes et Jean-Marc avec des chasubles fluo ! Un accident de voiture sur la nationale ? Non ce sont les T-shirt offerts par l’organisation, d’un vert pétant du plus bel effet. 5 minutes plus tard j’ai aussi le mien sous le bras : ça sera parfait pour les sorties de nuit cet hiver.

Nous voilà donc partis pour l’échauffement, sur la grande boucle du parcours. Deux nouvelles un peu moins bonnes : il y a pas mal de faux plats montants, et surtout une immmmmmmense ligne droite en plein vent. Même pas peur, ce matin je suis un guerrier.

Nico, lui, est résolument dans un état d’esprit « géraldien », et se prédit déjà un abandon au premier kilo.

Top départ ! Ilyes, Jean-Marc et Sébastien partent avec le groupe de tête tandis que je reste avec Nico sur une base plus sage de 3’30 au kilomètre. Après 2000m nous abordons cette fameuse ligne droite en plein vent. Je mène le groupe sans me poser de question. J’ai de très bonnes sensations ce matin, j’en profite. Au bout des Hunaudières nous revenons sur Jean-Marc, en petite forme. Il n’arrive pas à accrocher. Nico n’est plus avec moi non plus mais j’ai un compagnon de route du club de Lucé (près de Chartres). Il m’indique, un kilomètre plus loin, que nous sommes en train de revenir sur le concurrent devant nous. C’est Sébastien, nouvelle recrue du club, redoutable lors des séances sur piste mais vraisemblablement en petite forme aussi ce matin. Nous revenons finalement sur lui un peu après la mi-course, passée sur des bases de 35’15. Je l’encourage à s’accrocher mais il a laissé trop de plumes dans un départ rapide.

Mon compagnon de Lucé reste sagement en retrait, sans prendre de relais. Aucune importance, je suis dans un grand jour, concentré sur ma foulée, tête haute, avalant les faux-plats montants, transperçant la bise et ignorant l’acide lactique.

A 3km de l’arrivée, en sortie de virage, c’est un nouveau coup dur pour les copains. Ilyes se traine péniblement à une allure de footing, sur le point de mettre le clignotant, victime d’une grosse défaillance. Je l’encourage à rester avec nous, ce qu’il n’a pas trop de mal à faire compte tenu de son niveau. Il tombe à pic pour nous emmener dans le second passage de la ligne droite infernale.

Plus que 2 kilomètres ! Je tiens toujours la bonne allure. Je me permets même de distancer de quelques mètres mes deux camarades de combat. Je suis dans un état second et je remarque à peine un signaleur bénévole allongé sur le capot d’une voiture qui a forcé le passage. Pas de bobo heureusement, c’était au ralenti. Ce genre d’incident  ne m’étonne même plus depuis que j’ai œuvré dans les rues de St Germain pour la corrida.

Finalement, après un léger fléchissement sur le dernier kilomètre, qui me vaudra de me faire reprendre par Ilyes et l’autre camarade de Lucé, j’effectue une entrée triomphale sur le stade, acclamé par une foule immense : 50 personnes au bas mot ! Il n’y a malheureusement pas de speaker à l’arrivée (Miguel, tu devrais leur écrire pour l’an prochain) pour annoncer mon temps canon : 35 minutes, 25 secondes et 3 dixièmes !

Je dame enfin le pion à mon record, vieux de presque deux ans ! Fichtre, ça fait du bien de lui mettre enfin un coup de pied au cul à celui-là !

Je n’oublie pas de saluer mes compagnons de route, et surtout de remercier Ilyes pour avoir fait le lièvre malgré sa crise de goute. Le temps est modeste pour lui mais au moins il n’a pas abandonné.

Les copains du club arrivent peu après : Sébastien, Jean-Marc, et Nico qui a finalement abdiqué au km 4 (ça fait 3km de plus que prévu). Ils sont déçus mais je sais qu’ils ne manqueront pas de prendre leur revanche rapidement.

Rendez-vous en ce qui me concerne sur le semi-marathon de Boulogne, mi-novembre, pour de nouvelles aventures.

 
Foulée Royale - 9 Juin
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