Le premier marathon, ce n'est pas rien

 Par Marie Pierre Vielle


Deux heures du matin, pas facile de dormir, je refais la course. Il est alors possible de jeter quelques mots sur le papier. Le premier marathon ça n' est pas rien ..

Je me revois alors dans le sas avec Nathalie, montée lente mais certaine du stress, l'on regarde l'on écoute les experiences des uns des autres, on enregistre aussi les conseils ... tout ce qui nous attend puis l'heure approche et les émotions aussi..

ça y est la descente des Champs, dans le fond pas extra, je fais attention aux uns aux autres, où je mets mes pieds, je cherche mon rythme. Rue de Rivoli je me surprends à dire à Nathalie "c'est génial" et au deuxième km "déjà deux km" puis c'est le premier ravitaillement(l'on boit), puis la Bastille, tous les conseils lus, entendus de nombreuses fois, reviennent un à un, le rythme semble être là, Nathalie me freine de temps à autres, je serai peut-être partie plus vite, sans elle, je serai peut-être partie trop vite aussi je l'écoute..

Le bois de Vincennes, la rue de Charenton, je suis encouragée par un ami qui de sa fenêtre prend des photos, c'est le semi qui approche. Au 20eme km Nathalie décide de faire une pause à chaque revitaillement pour marcher boire et manger lentement. Si elle me propose de faire comme je sens je décide de m'arrêter aussi : dans le fond une pause à mi-chemin ça ne peut pas me faire de mal.. et l'on entend que le premier est arrivé (no comment) il nous en reste autant...

Même chose donc au 25km c'est alors que je démarre un "Paris-Versailles" je me persuade de ne rien avoir fait et de démarrer une nouvelle course, les premiers tunnels et je me revois en septembre .. un truc qui me motive et stimule. Au 30eme km je décide de ne pas m'arrêter de peur de ne pas pouvoir repartir (le fameux mur tant craint), mais tout va bien rien ne se passe... je me ravitaille mais continue à courir.

Quelle joie de voir Catherine au 29eme elle abandonne son sac et fait quelques pas avec moi, génial, le regret pour elle de ne pas être chaussée pour m'accompagner plus... j'aurais aimé aussi... La course se poursuit je démarre alors "un 12km", circuit que je fais régulièrement même chose que pour le "Paris-Versailles" imaginaire... Dans le fond ça n'est rien 12km... mais c'est là qu'apparaissent quelques douleurs musculaires ; raideur, je suis moins souple et surtout j'ai les pieds endoloris, à force de marteler le bitume je ne les sens plus. Le mental prend le dessus et étonnement, le corps suit.

L'on est doublé par le meneur des 4h15 qui visiblement a un rythme au dessus. C'est tant pis le bois de Boulogne approche et c'est encore une joie quand j'aperçois Muriel caméra à l'épaule ... merci
le compte à rebours commence, chaque km, chaque ravitaillement compte, puis les ravitaillements de Vannes, ceux du Beaujolais nouveau, je m'abstiens de prendre un verre de vin, je serais tombée
enfin vous l'avez vécu vous connaissez.

Le 40ème km est enfin là c'est la fin, on tient le bon bout, et là deuxième émotion forte, aussi forte que celle du départ, je savoure les derniers kms et l'énergie qui, au final, me reste encore... "il ne reste plus qu'un tour de piste" crie un spectateur, alors là c'est le top, je l'ai fait, certes pas vite mais je ne suis pas rapide quoiqu'il arrive et pour un premier objectif atteint, le finir et surtout sans aucune blessure.

Promis il y en aura d'autres, mais promis aussi je parle maintenant d'autre chose, j'ai assez cassé les pieds à la famille, les amis, les collègues. Merci à tous et :
Champagne!!!

 
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