New York, New York : “I want to be a part of it” !

 

 Par Frédérique Chalony


 

Je suis partie à New York sans mon mari (qui gardait le chat) mais avec 4 couples d’amis. 2è édition pour moi de ce célèbre marathon.
 

Les Difficultés du marathon de New-York

1ère difficulté du marathon de New-York: il est en miles.
Heureusement nous avons récupéré des bracelets avec tous les temps au mile pour nos objectifs respectifs. Pleine d’optimisme je prends un bracelet 3h55 pour tenir mon objectif de 4 heures.
2è difficulté : il compte 39000 coureurs.
Pour acheminer tous ces coureurs au point de départ, il faut commencer tôt et pour nous les « Thomas Cook », tôt ça voulait dire un départ de l’hôtel prévu à 3h45 !!! Heureusement Thomas Cook a eu pitié de nous et a affrété des bus à 5h45. 2 heures de gagnées + une autre grâce au passage à l’heure d’hiver, ça nous fait presque une grasse matinée !
3è difficulté : il est plein de faux plats.
C’est d’ailleurs pour ça que les Kenyans sont assez peu nombreux parait-il car il faut une musculature adaptée pour avaler les « collines » qui sont surtout présentes dans le 2è semi.

Mais on y va quand même !

 

CartonsL’attente

Nous arrivons à la zone de départ vers 6heures 30, dans un froid de canard dû à un vent glacial. Il fait à peine plus de 0°C ! De nombreux coureurs ont carrément emmené leur sac de couchage et font une sieste.

Nous nous regroupons sur des cartons, sous des sacs poubelles, avec tous nos vêtements sur le dos. Et nous sommes quand même gelés. Nous accueillons avec d’autant plus de joie le départ qui va nous permettre de nous réchauffer. Le soleil est bien présent et commence à chauffer un peu.

Le départ doit se passer en 3 vagues espacées de 20 minutes pour éviter les embouteillages. C’est la 1è année de ce dispositif qui se révélera plutôt efficace. Pourtant, à la marathon expo on était un peu perplexes devant nos dossards, qui comportaient : une couleur pour la ligne de départ, une autre couleur pour la vague de départ et une lettre pour l’enclos d’attente. Sans compter qu’avec ces histoires d’enclos, on se sentait un peu comme du bétail.
Au début les 3 lignes ne font pas tout à fait le même trajet et se retrouvent à 8 miles.
 
 

 

La course

C’est le départ !! Liza Minelli chante « New-York, New York » pour nous encourager.
On attaque sur le pont du Verrazzano, j’ai la chance d’être au dessus car un groupe est à l’étage au dessous.

Après quelques yards, je retire mon sac poubelle puis mon tee-shirt. Je noue ma veste autour de la taille et c’est parti !
Je vise toujours 4 heures, sans succès depuis 3 marathons.
C’est connu : l’ambiance du marathon de New-York est incroyable. Dès Brooklyn, on est mis dans le bain avec les acclamations : « you can do it ! », « Good job ! », « Vive la France ! », sans compter les groupes de rock locaux qui saturent leurs enceintes tellement ils sont contents d’avoir un public de 39000 coureurs.

Je suis concentrée et je suis mon rythme sur mon bracelet qui donne les temps intermédiaires à chaque mile. En revanche mon cardio a décidé de prendre des vacances, du coup je ne peux pas vérifier le rythme cardiaque.

Les miles s’enchainent puis on arrive dans Lafayette Avenue où l’ambiance devient carrément délirante : des clochettes agitées frénétiquement, des hurlements incessants, des percussions. C’est bon pour aider à avaler le faux plat !
Le contraste est assez saisissant quand on passe dans le quartier juif où des hommes en noir, chapeau et coiffure traditionnelle ne nous jettent pas un coup d’œil, sauf quand ils traversent la route.

Je commence à décrocher sur mon rythme de 4 heures et je broie un peu du noir puis les pensées négatives ont le bon goût d’aller voir ailleurs.

Le Queensboro bridge est passé sans trop de mal. Il m’a paru nettement moins long que la dernière fois.
Après le pont et le 16è mile, on arrive à Manhattan dans la 1è Avenue où l’ambiance frise le délire tellement le public est nombreux et tellement le niveau sonore est élevé.
Petit bémol : l’avenue s’étend toute droite devant nos yeux et semble interminable et montante…
 
 Des gens commencent à marcher mais je me dis : plus que 10 miles !
J’ai un coup de barre puis le gel distribué au 18è mile me redonne des ailes. Malheureusement ça ne dure pas. Mon cardio -qui est revenu de vacances- me donne une pulsation trop élevée (160 bpm) mais je ne l’écoute pas. Et je ne suis plus non plus le bracelet des temps car j’ai carrément décroché.
Je calcule que si je continue à 10km/h , je vais finir en moins de 4h12, ce qui est mon meilleur temps. Je m’accroche, même si les faux plats me paraissent de plus en plus nombreux et de plus en plus raides.
Un pont pour aller dans le Bronx, un pont pour en sortir et nous voilà dans la 5è avenue qu’on va suivre presque jusqu’à la fin. La foule redevient de plus en plus présente. A certains moments il y a tellement de monde qu’il reste juste un tout petit passage entre les haies de supporters.
Elle est longue cette 5è avenue ! Et en plus elle monte ! A 24 miles, je commence à en avoir plein les bottes et il reste encore plus de 20 minutes de course. Heureusement, on entre dans Central Park et les encouragements me portent. J’entends de plus en plus souvent « « Vive la France ». Je me demande : mais comment ils savent que je suis Française ? Puis tout à coup je me rappelle que j’ai mis du maquillage Bleu-Blanc-Rouge sur les joues !

On sort de Central Park, on rentre dans Central Park….400m, 200m, 100m…Et c’est fini !!!

J’ai bouclé les 26.2 miles en 4h09, objectif toujours pas atteint mais je suis contente. Avec tous ces faux plats, c’est presque comme si j’avais mis 4h à Paris ! Même Paula Radcliffe met ici 8 minutes de plus qu’à Londres !
 
 

 

Une conclusion ?

Je dirais qu’il ne faut pas aller faire le marathon de New-York pour faire un temps : d’abord parce que vous aurez du mal à atteindre votre objectif (les fameux faux-plats) et parce que vous profiterez moins de LA FETE. Ce serait tellement dommage !!!


 

2è conseil : n’y allez pas dans trop longtemps car ça risque de devenir une (encore plus) grosse usine : l’organisation vise les 50 000 coureurs à moyen terme !

 
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