Marathon de la Rochelle Serge Vigot

Publié par Jérôme le

Marathon de la Rochelle Serge Vigot

Le traditionnel Marathon de la Rochelle Serge Bigot se déroulait le dimanche 24 novembre, et Yannick J. nous raconte sa course. Notons avant la bonne performance de Nicoletta M. sur le 10km, qu’elle boucle en 44’32”, avec sa qualification pour les championnats de France sur la distance, et en gagnant chez les M3F !!!

par Yannick J.

Enfin débarrassé des blessures diverses qui m’empêchaient de m’entraîner normalement depuis près de 3 ans, je décide l’été dernier de m’inscrire au marathon de la Rochelle avec mon frère Mathieu. Deuxième marathon de France en termes de performances et d’affluence après Paris, cette course dans une ville agréable présente l’avantage d’être bien positionnée dans le calendrier, permettant de faire une préparation évitant à la fois les grosses chaleurs d’été et les grands froids hivernaux. Après une préparation encourageante et un volume conséquent de plus de 1000 kms sur les 3 derniers mois, je me sens prêt à viser un record personnel sur ce parcours sans difficulté majeure.

Les jours précédant la course, la météo alterne entre pluie, neige et vent… Finalement, nous aurons un temps quasi parfait, doux et nuageux, avec toutefois quelques rafales de vent. Rien ne se passant jamais totalement comme prévu sur un marathon, je dors mal la veille de la course, et je me réveille avec des maux de ventre… Stress ? Intoxication alimentaire ? Virus ? Peu importe, rien ne peut venir altérer mon enthousiasme et mon excitation à prendre le départ.

Nous partons donc à 9h, pas de vagues sur ce marathon, tous les coureurs s’élancent en même temps, dans une ambiance festive et une foule impressionnante dans les rues de la ville. Le plan est de partir à 4’30 du km, dans l’optique de boucler en 3h10. Après quelques centaines de mètres, nous doublons le meneur d’allure 3h15, parti un peu devant nous dans le sas, et nous nous calons sur notre allure. Le premier semi se passe comme prévu, nous le bouclons en 1h34 et sommes donc dans les temps, avec une toute petite marge sur notre objectif.

Malheureusement, les maux de ventre reviennent peu après la mi-course, et m’obligent à m’arrêter aux toilettes au 24eme km… Après plus de 2 minutes d’arrêt, je repars et j’essaie de reprendre mon rythme, toujours accompagné par mon frère qui a décidé de m’attendre. Je dois pourtant me rendre rapidement à l’évidence que je suis dans le dur, sans énergie, incapable de relancer, et déshydraté malgré le fait de boire à tous les ravitaillements… Moment particulièrement difficile lorsque le meneur d’allure 3h15 nous rattrape, puis s’éloigne, mais je m’accroche, bien aidé par mon frère qui m’encourage. L’allure ralentit pourtant inexorablement, et les douleurs reviennent, au point de n’avoir d’autre choix que de m’arrêter à nouveau au 36eme.

Encore quelques minutes qui s’envolent, mais peu importe, à ce stade je sais déjà que l’objectif ne sera pas atteint, il faut juste se battre pour aller au bout. Le glucose pris au ravitaillement du 35eme semble me redonner un peu d’énergie, tout comme les encouragements continus au bord de la route. Plus que 5 kms, je donne tout, je veux en finir, et je trouve étrangement la force pour accélérer sur les derniers kms. Ces instants sont forts émotionnellement, je comprends que je vais réussir à terminer, mon frère me porte littéralement avec ses encouragements, même si je ne les entends presque pas dans le bruit de la foule agglutinée le long du dernier kilomètre. Un dernier effort, mon frère me tend la main, nous passons la ligne ensemble après 3h24 de bataille.

On peut récupérer la médaille, la traditionnelle veste blanche des finishers, et la fameuse bourriche d’huîtres 🙂 La déception du temps loin de l’objectif fait vite place à la satisfaction d’avoir trouvé les ressources pour ne rien lâcher, et encore plus d’avoir partagé ce moment fort avec mon frère qui aurait pu faire beaucoup mieux mais a choisi de rester à mes côtés. La cruelle beauté du marathon m’a empêché de faire mieux cette fois, mais cela n’enlève rien à la magie de cette distance, et à mon envie de m’y frotter à nouveau dès le printemps prochain !

Catégories : RécitsRésultats